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Comment je garde le cap pour réaliser mon jardin en permaculture

Il y a quelques semaines, Jessica, connue sous le pseudonyme de Madame Paleo et propriétaire du site madame-paleo.com, a lancé une question à plusieurs blogueurs : comment maintenir sa motivation pour atteindre ses objectifs ? Quelles sont nos stratégies pour persévérer dans nos entreprises ? Pour ma part, la réflexion s’est portée sur la manière dont je maintiens le cap dans notre jardin en permaculture. Je n’avais jamais vraiment envisagé la question sous cet angle. Cependant, j’ai entrepris de clarifier mes idées afin de partager avec vous les conclusions, les astuces, les habitudes que j’ai pu tirer de cette introspection. Pour les plus pressés, foncez au résumé à la fin de l’article.

Le « Pourquoi » ou la raison d’être de notre potager

Créer un écosystème équilibré exige de la patience

En permaculture, notre objectif est de créer un écosystème aussi équilibré et autonome que possible, un voyage qui s’étend sur plusieurs années et comprend plusieurs étapes passionnantes. La biodiversité, la fertilité du sol, et l’adaptation au sol et au climat sont à la fois des éléments clés et des défis à relever en permaculture.

C’est pourquoi il est crucial de faire preuve de persévérance et de patience pour atteindre cet idéal. Maintenir la motivation et la détermination est donc essentiel pour concrétiser un jardin urbain en permaculture. Les résultats émergent sur le long terme, nécessitant un engagement continu plutôt qu’une récompense instantanée.

Pour ma part, je suis fermement convaincue qu’il est impossible de maintenir une motivation durable sans une compréhension claire du « Pourquoi » derrière nos actions. Notre « Pourquoi », notre raison d’être, doit être solide et transparente.

Notre motivation profonde

Pour nous, l’envie de créer un potager découle du besoin fondamental de nous nourrir de légumes sains. Ce désir s’est rapidement transformé en nécessité alors qu’il devient de plus en plus difficile de trouver des aliments véritablement nutritifs, exempts de pesticides et autres produits nocifs pour la santé. Nous aspirons à consommer des aliments riches en nutriments, authentiquement nourrissants, et quoi de mieux que les produits frais cueillis dans notre jardin ? Ces légumes atteignent leur pleine maturité au moment de la récolte et sont dégustés immédiatement, ou dans les heures qui suivent, à leur apogée nutritionnel.

Il ne s’agit pas seulement d’atteindre l’autonomie à tout prix, mais de répondre à nos besoins réels et de cultiver ce qui est raisonnable à faire pousser. De plus, l’abondance ne se limite pas à notre potager. Elle s’étend à ce que la nature nous offre et à nos relations de voisinage.

Actuellement, nous ne disposons pas d’un pommier, mais les pommes que notre voisin nous offre en échange de quelques bons légumes du jardin nous conviennent parfaitement. Bien que nous ne pratiquions pas l’élevage, nous bénéficions de la proximité de producteurs locaux de viande qui élèvent et abattent leurs animaux dans des conditions qui correspondent à nos valeurs. Ainsi, nous privilégions une alimentation qui soutient non seulement notre bien-être, mais aussi celui de notre communauté environnante.

Lorsque le découragement se profile, nous recentrons notre attention sur notre « pourquoi » : manger le plus sainement et durablement possible, en proposant à notre famille des produits extrêmement frais toute l’année. Cela suffit souvent à raviver notre motivation. Ce « pourquoi » agit également comme un guide, nous évitant de nous éparpiller et de gaspiller notre énergie et notre temps précieux. Il est facile, dans l’excitation de voir nos produits pousser et nos récoltes se multiplier, de vouloir en faire toujours plus. Le danger est alors de s’épuiser et nous démotiver. C’est une leçon que j’ai appris à mes dépens, je vous en parle un peu plus loin.

Définir un plan d’action

En permaculture, il est recommandé de concevoir un design. Cette méthode, fondée sur l’observation attentive, nous permet de cartographier les contraintes identifiées et d’organiser de manière optimale les différents éléments : compost, cultures, serre, poulailler, et bien plus encore. Nous suivons une méthodologie, souvent introduite par l’acronyme OBREDIM (voir encadré), qui intègre idéalement une phase de rétroaction en fin de processus ou même en cours, selon l’approche choisie. Cette étape me procure un sentiment de sécurité, car si les décisions prises ou les ajustements effectués ne produisent pas les résultats escomptés, nous avons la possibilité de réévaluer la situation, de prendre de nouvelles décisions et d’adapter nos actions en conséquence. Ainsi, ce n’est pas considéré comme un échec, mais plutôt comme une étape normale de notre plan, ce qui n’affecte pas négativement ma motivation.

Zoom sur « OBREDIM »

Sur une base annuelle, je structure mes activités en fonction des saisons : l’automne-hiver pour les préparatifs, le printemps pour les semis, et l’été pour les récoltes abondantes.

Parallèlement, nous adoptons une approche à long terme en planifiant progressivement l’aménagement de notre jardin. Tout comme le jardin évolue avec le temps et mon expérience, je n’impose pas de changements radicaux d’un coup. Il implique la création initiale du potager, suivie de l’enrichissement progressif de sa biodiversité sur plusieurs saisons.

À notre arrivée dans cette maison, on voyait peu de limaces, chenilles, lombrics… L’année suivante, la population des décomposeurs était plus significative et les petites « parasites » du jardin aussi : plus de limaces que j’éloignais à la main, de beaux vers de terre, mais aussi des pucerons, des piérides, des mouches minières…

L’année dernière, c’était l’invasion de limaces, d’escargots, etc. mais aussi plus d’abeilles, de coccinelles, de papillons, de mésanges à longues queues, des rouge queue noire, des troglodytes, etc. Ma prochaine étape consistera à attirer encore plus de prédateurs naturels comme les hérissons et autres petites créatures bienvenues dans les potagers qui n’auraient eu guère d’intérêt à venir sans cette petite faune. Tout cet écosystème participe à l’amélioration de mon sol et à la protection de mes plantations. C’est un processus à long terme, que j’aborde méthodiquement, année après année.

Mon jardin, tout comme mon terrain dans son ensemble, prendra une nouvelle forme au fil du temps. Certes, quelques éléments nécessitent une planification préalable comme l’emplacement d’une serre ou d’un poulailler. Quoique… si nous prenons l’exemple de notre compost, nous l’avons déplacé récemment et il se porte désormais mieux. Cette stratégie nous permet d’évoluer avec le temps et notre expérience, sans pression excessive pour atteindre des objectifs monumentaux en une seule saison.

Trouver de l’inspiration et continuer à apprendre

A travers la lecture

La lecture est une source d’inspiration précieuse. Je m’immerge dans une multitude de sujets : la nature, le jardinage, les sols, les forêts, la cueillette, mais aussi la cuisine, la conservation et les soins à base de plantes (infusion, décoction,…). Je garde toujours à l’esprit le « pourquoi » de mon engagement : il ne s’agit pas seulement de cultiver des légumes, mais de disposer de nourriture saine. Savoir comment la cuisiner, la préparer et la conserver pour en tirer tous les bienfaits est donc tout aussi crucial.
Les livres que je dévore alimentent mes envies et stimulent ma motivation. Ils me permettent d’apprendre continuellement et d’affiner mes connaissances, ce qui me rend également plus efficace dans mes pratiques. Je considère donc la lecture et la recherche d’informations comme des démarches essentielles pour progresser.

Importance de la communauté et des échanges

En plus de la lecture, je trouve une grande source d’inspiration en observant ce qui se passe chez mes collègues jardiniers urbains, en lisant leurs blogs et en échangeant avec d’autres passionnés. Mes voisins ont chacun leur propre style de jardinage, et nous partageons nos astuces, nos réussites et nos échecs. Cette dynamique de partage et d’apprentissage contribue à maintenir ma motivation, même durant les périodes où le jardinage est moins actif, comme en hiver. Ces échanges nous permettent de rester connectés à notre potager, même lorsque nous ne sommes pas en train de semer ou de récolter.

Je trouve également une grande richesse dans les associations telles que les Incroyables Comestibles, où je peux découvrir de nouvelles pratiques et partager des moments conviviaux avec d’autres passionnés.

Mon mari et moi n’hésitons pas à participer à des formations et à passer des week-ends dans des tiers-lieux pour apprendre des méthodes spécifiques, comme la taille, la greffe ou la cueillette de plantes sauvages.

Nous croyons en l’autonomie, et nous savons que la nature offre déjà une abondance de ressources, à condition d’être respectée.

Nous tirons également inspiration de notre communauté en échangeant avec nos voisins et en s’impliquant dans des associations locales. Ces échanges nous nourrissent autant que nos plantes, renforçant notre engagement envers notre potager.

Surmonter les obstacles

Apprendre de nos erreurs

Le chemin vers un jardin en permaculture n’est pas sans obstacles. J’ai fait des erreurs et ce ne sont pas les dernières. A commencé par mes premiers semis. Certains n’ont tout simplement pas germé, d’autres se sont étiolés, certains ont été préparés trop tôt ou trop tard… Ca peut décourager et j’avais parfois l’impression de gaspiller, voire même perdre de l’argent. Mais ce sont des erreurs quasi indispensables pour en tirer des leçons et s’assurer de meilleurs résultats la fois prochaine. Je n’hésite pas à raconter mes erreurs, c’est le meilleur moyen de recevoir des explications et des conseils pour comprendre ce qu’il s’est passé et s’améliorer. Sans ce réflexe, on reste sur nos déceptions et ça impacte notre envie de continuer.

Connaitre ses limites !

Un autre point crucial est de bien se connaître et d’être honnête avec soi-même. Nous possédons tous des ressources et des limites. Pour ma part, j’ai identifié plusieurs contraintes. Les saisons automnales et hivernales représentent un défi majeur pour moi. Je déteste le froid et la pluie, mon inclination à rester au chaud près du feu est souvent plus forte que le désir de travailler à l’extérieur. De plus, les rhumes et les virus de saison qui peuvent parfois nous clouer au lit à tour de rôle, réduisent notre énergie et notre capacité à entretenir le jardin. Ces moments de découragement peuvent facilement nous faire remettre en question nos projets pour le jardin. Cependant, en prenant conscience de cette limite, je peux adapter mon plan et mon programme en conséquence.

Cet hiver, confortablement installée au coin du feu, j’ai réalisé un inventaire complet de mes graines et commencé à créer un outil informatique permettant de recenser l’intégralité de nos ressources en graines, de nos vivaces et arbres. J’y note les dates importantes, nos observations, les conseils glanés, les soins à apporter, les informations concernant le sol, ainsi que les différentes manières de consommer ou d’utiliser ces plantes pour leurs propriétés médicinales. Cette tâche m’a passionnée, et cet outil s’avérera extrêmement utile pour créer mes planches de légumes, planifier mes semis, cuisiner… De cette manière, je suis restée constamment connectée à mon potager.

Le temps est clairement une limite pour tous ! Je ne peux pas consacrer tout mon temps au potager, car j’ai d’autres activités qui me tiennent à cœur. En plus du temps passé à jardiner, les récoltes nécessitent également du temps pour la transformation afin de profiter de nos légumes toute l’année. Je dois en tenir compte. Si mes objectifs étaient trop ambitieux et ne tenaient pas compte de mes propres possibilités, comme des délais trop serrés ou une surface de terrain trop vaste à gérer, je risquerais de perdre ma motivation, car cela me semblerait insurmontable.

Lorsque je me sens submergée par ces obstacles, je reviens à des actions plus modestes et réalisables, je réévalue mes priorités et me concentre sur ce qui est réalisable dans le cadre de mes contraintes de temps, de météo, d’énergie.

Avoir les yeux plus gros que le ventre

Face à ces défis, j’ai adopté une approche plus réfléchie. J’ai compris l’importance de planifier mes cultures avec soin, en tenant compte de l’espace, du temps et des ressources disponibles. Les erreurs passées m’ont enseigné la valeur de la prévention et de la vigilance, notamment en ce qui concerne la lutte contre les parasites et les maladies. Même si les récoltes de l’année dernière n’ont pas été aussi abondantes que prévu, ces expériences ratées nous ont permis de mieux comprendre nos limites et nos besoins réels.

En fin de compte, chaque difficulté surmontée renforce notre détermination à cultiver un jardin qui soit à la fois source de plaisir et de santé pour notre famille. Nous apprenons à modérer notre enthousiasme et à adapter nos objectifs en fonction de nos contraintes personnelles. En évitant la dispersion et en prévenant les difficultés, nous préservons notre motivation et notre détermination à cultiver un jardin sain et durable. L’essentiel réside probablement dans la constance : avancer petit à petit, mais de façon régulière.

Cultiver le rêve

Dans cet article, j’ai partagé nos réflexions et expériences pour inspirer ceux qui se lancent dans l’aventure de la permaculture. J’ai surtout envie de conclure que dans tout objectif, il y a une part de rêve. Et ce rêve, il est important de le nourrir. Je l’ai partagé tout au long de cet article : chercher l’inspiration, apprécier ce qui a déjà été accompli, et célébrer les succès. Cela peut être le plus simplement du monde : en cuisinant !

Nous adorons cuisiner avec les conserves que nous avons réalisées pendant l’été. Savourer ces plats délicieux, parfumés aux légumes cultivés avec amour, nous remplit de fierté et de satisfaction. Et surtout, il faut le dire haut et fort. Inviter les proches pour partager ces repas, ou encore partager les surplus des récoltes, sont des moments très gratifiants. Ces instants de célébration renforcent notre motivation et nous rappellent les fruits de notre travail acharné.

Peut-on rêver mieux qu’un monde convivial, solidaire sur une terre préservée et qui nous le rend bien avec l’abondance tout autour de nous ?

Cet article participe à l’événement inter-blogueurs « Mes astuces pour atteindre mon objectif », organisé par Jessica du blog madame-paleo. Ce blog partage des contenus inspirants sur les sujets de Perte de Poids Saine & Durable – Alimentation Anti-Inflammatoire – Santé naturelle.
J’apprécie naturellement tous ses articles concernant l’alimentation anti-inflammatoire en particulier l’article les bienfaits des omega 3 . Et si, comme moi, vous êtes du genre à grignoter, je vous conseille son article 6 astuces éprouvées contre les fringales.

Je vous invite à partager vos propres expériences pour maintenir votre motivation dans la réalisation de vos rêves en commentaire. Gardez le cap !

En résumé

En quelques mots, mes astuces pour atteindre mes objectifs dans le contexte de la permaculture mais qui peut s’appliquer à d’autres domaines, implique la cultivation de traits tels que la détermination, la planification, l’adaptabilité, l’apprentissage continu, l’acceptation des erreurs, la modération, et la célébration des succès.

  1. Détermination et persévérance : Le maintien de la motivation et de la détermination est crucial pour atteindre les objectifs en permaculture, car les résultats sont souvent visibles sur le long terme.
  2. Compréhension du « Pourquoi » : Avoir une raison claire et profonde derrière ses actions (le « Pourquoi ») est essentiel pour maintenir la motivation et surmonter les obstacles.
  3. Planification et organisation : Élaborer un plan d’action personnel, structurer ses activités en fonction des saisons et planifier l’aménagement du jardin progressivement sont des stratégies importantes pour atteindre les objectifs de permaculture.
  4. Adaptabilité et flexibilité : Être capable de s’adapter aux changements, d’ajuster ses actions en fonction des résultats et des contraintes rencontrées est essentiel pour maintenir la motivation et persévérer dans ses efforts.
  5. Apprentissage continu : La lecture, la recherche d’informations, l’échange avec d’autres passionnés et la participation à des formations sont des moyens de continuer à apprendre et à s’inspirer pour rester motivé.
  6. Acceptation des erreurs et des limites : Reconnaître ses erreurs, tirer des leçons de ses échecs, connaître ses limites personnelles et être honnête avec soi-même sont des aspects importants du développement personnel dans la permaculture.
  7. Modération et réalisme : Éviter la dispersion, modérer son enthousiasme, et fixer des objectifs réalistes en tenant compte de ses propres possibilités et contraintes sont des stratégies pour maintenir la motivation et éviter le découragement.
  8. Célébration des succès et partage des accomplissements : Prendre le temps de célébrer les succès, partager les récoltes et les connaissances avec la communauté, et apprécier les fruits de son travail sont des aspects importants pour nourrir la motivation et renforcer l’engagement dans la permaculture.
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3 commentaires sur “Comment je garde le cap pour réaliser mon jardin en permaculture”

  1. Merci pour ton article. Il faudrait que tout le monde soit conscient de l’importance des abeilles dans notre écosystème. Merci encore d’en parler sur ton blog

    1. Les abeilles, les limaces, les punaises, les mouches, les vers de terre, les mille-pattes, les limaces et escargots, les pucerons, les coccinelles,… tout ce petit monde est nécessaire au bon équilibre de nos écosystèmes. Merci à toi pour ton commentaire.

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